En avant, c’est parti ! Pour vous changer les idées et voir autre chose que des images de supermarchés en manque de PQ et de pâtes, on part s’aérer juste derrière la maison.

Habiter au pied de la Tournette et ne pas y monter en ski de randonnée aurait été un sacrilège. Il faut dire que le timing a été plutôt bon, puisque quelques heures après notre sortie, le gouvernement a mis le pays en confinement pour lutter contre l’épidémie de cette saleté de Covid-19.

Alors par où commencer ? Hummm… par la météo ! Pour une belle sortie en rando, il faut de bonnes conditions et je ne parle pas uniquement de la couleur du ciel. En montagne, le risque zéro n’existe pas et le plus important l’hiver est sous les skis ! Il faut donc être prudent et équipé en conséquence.

8h15 – Le parking de Belchamp d’en haut (point de départ de notre ascension) était bien rempli de bon matin. Des groupes de tous âges, des cafistes, des jeunes, des vieux… D’abord les uns derrières les autres sur le chemin qui traverse la forêt, puis très vite au coeur de grands alpages tout habillés de blanc.

Été comme hiver, la Tournette a quelque chose de grandiose. Cette grosse dent qui sépare le lac d’Annecy du massif des Aravis offre un point de vue magique, et c’est surtout un terrain de jeu immense pour ceux qui veulent s’y perdre. L’itinéraire côté lac est beaucoup plus emprunté par les randonneurs, mais le versant donnant sur la vallée de Thônes n’a rien à lui envier.

La montée se fait progressivement. Chacun à son rythme et sans grande difficulté. Il faut juste faire attention lors des conversions qui, sur une neige gelée et en pleine pente, peuvent s’avérer glissantes.

Après une belle montée, l’itinéraire redevient presque plat. C’est l’occasion de profiter de la vue et de boire un petit coup, avant d’attaquer le dernier passage raide qui rejoint le Fauteuil. Héhé, c’est le nom du rocher qui trône au sommet et qu’il faut gentiment escalader.

Encore un petit effort et on y est presque ! 3h plus tard, le pied du Fauteuil est là. Nous avons pris notre temps. Oka (notre husky) est en pleine forme et a bien écouté durant la montée. Il faut maintenant déchausser les skis, décoller les peaux et, avant de s’élancer dans une bonne neige de printemps, grimper admirer la vue au sommet.

Alors que l’été, il faut suivre les marches installées dans la roche et s’aider des câbles, là c’est un grossier escalier de neige qui s’arpente assez facilement avec les pieds et les mains, avant de rejoindre l’escalier final. Une fois en haut, le spectacle peut commencer et on aperçoit les skieurs plus tardifs qui continuent d’arriver dans la combe.

Vite vite… quelques photos et on redescend avant que les nuages ne masquent tout ! Effectivement, les images de la descentes sont plus rares car le vent a accroché un beau brouillard à la montagne, mais vous pouvez me croire sur parole : la neige était au TOP.

Pour cette randonnée, l’effort n’est pas surhumain, mais la montée est quand même longue et exigeante. La Tournette n’est pas forcément une montagne pour débuter le ski de rando, alors assurez-vous d’y aller avec des collègues dégourdis si l’envie vous prend. Quoi qu’il en soit, il faudra attendre l’an prochain pour y retourner, car la neige va bien fondre pendant le confinement. D’ici là, prenez soin de vous et portez-vous bien !